On se sent mal pour une raison
Ça peut être un passage de vie
La médecine allopathique a tendance à pathologiser les grandes réactions qu’exigent les circonstances majeures de la vie. Même le syndrome prémenstruel se retrouve classifié comme maladie dans le DSM ! Sans mettre en cause la réalité de certaines maladies, distinguons la dépression physiologique, des sentiments puissants d’inconfort liés aux passages importants de la vie.
Dans cette optique, le Dr Abraham Twerski prévient que la réponse au mal-être n’est pas toujours un médicament. Il rappelle que le stress est une réaction physiologique qui révèle un besoin d’adaptation et nous intime à voir les périodes de stress comme des signaux de croissance : lorsque nous rencontrons l’adversité avec maturité, nous en ressortons souvent grandis. Il explique même le complexe du homard sur YouTube en faisant le parallèle entre le crustacé et sa coquille.

Le homard et sa coquille trop petite
Un homard est un animal mou qui vit dans une coquille rigide. Cette coquille rigide ne grandit pas, alors comment le homard peut-il croître ?
Au fur et à mesure que le crustacé grossit, sa carapace devient très « confinante » et le homard se sent sous pression. Finalement, cette coquille devient très inconfortable à mesure qu’il grandit. Il se cache alors derrière une formation rocheuse, pour se protéger des poissons prédateurs, se libère de sa coquille et en produit une nouvelle. Le homard répète cela de nombreuses fois dans sa vie.
Le stimulus de croissance pour le homard est son inconfort. Mais si les homards avaient des médecins, ils ne grandiraient jamais ! Parce que dès que le homard se sentirait mal à l’aise, il irait chez le médecin prendre du Valium, il se sentirait mieux et ne jetterait jamais sa coquille.
Si nous pouvions interpréter la pression et l’inconfort comme un signal d’adaptation, nous prendrions conscience du besoin de changer notre coquille, plutôt que de dépérir. Combien de personnes vivent cette pression sans comprendre qu’elle est un passage obligé nous priant de faire un bilan personnel de nos besoins et de trouver un nouvel équilibre ? Combien de personnes sont passées dans mon bureau en cherchant LA cause de leur mal-être sans réaliser qu’il s’agissait de growing pains ? Face aux malaises, certains cherchent un coupable de leur inconfort : « Je suis malheureux parce que je pense que je n’aime plus ma femme » ou encore « Je suis malheureuse parce que je ne suis pas une bonne mère » sont des phrases que j’entends souvent. Et si nous prenions du temps pour réévaluer la réalité de notre situation dans sa globalité plutôt que de sauter aux conclusions hâtives ?
Et si nous nous ouvrions à nos besoins pour vivre ce passage en toute sérénité ? Si nous créions des villages de soutien réalistes pour nous aider à le traverser ? Si nos belles-mères ne nous conseillaient pas de laisser pleurer nos bébés pour se faire les poumons ou de les gaver de céréales pour bébé pour faire leur nuit, et nous invitaient plutôt à faire confiance en nos compétences ? Si nous apprenions à demander de l’aide sans avoir peur de déranger ? Si les aînés sages nous aidaient à voir clairement dans tout ce dédale plutôt que de nous sommer à travailler comme des forcenés pour répondre à leur critère de la réussite et à « leur » propre rêve américain ?
Nous avons besoin de réévaluer en tant qu’individu et en tant que société aussi bien nos valeurs que nos besoins pour assurer notre pérennité et notre santé.
Pause réflexion
- Qu’est-ce qui me rend heureux dans mon quotidien ? Quelles sont mes valeurs ?
- Est-ce que je me sens en alignement avec mes valeurs lorsque je pense à la manière dont je travaille ? Qu’est-ce que je changerais, si j’avais une baguette magique à ma disposition ?
- Est-ce je me sens en alignement avec mes valeurs lorsque je pense à la manière dont je vis mon couple ? Qu’est-ce que je changerais, si j’avais une baguette magique à ma disposition ?
- Est-ce que je me sens en alignement avec mes valeurs lorsque je pense à la manière dont j’habite ma vie familiale ? Qu’est-ce que je changerais, si j’avais une baguette magique à ma disposition ?
Cet extrait est tiré du livre Découvrir la parentalité positive pour être parent du coeur
